Le martinet ramoneur est un petit oiseau insectivore désigné menacé au Canada et susceptible d’être désigné menacé ou vulnérable au Québec. C’est un oiseau très particulier, car il ne peut jamais se percher sur une branche. Ses petites pattes courtes lui permettent de s’agripper seulement à des surfaces verticales !

Cet oiseau migrateur, présent au Québec de mai à septembre, a subi une baisse d’effectif de plus de 95 % de 1968 à 2004, notamment en raison du déclin des sites de nidification propices à l’espèce.

Avant la colonisation européenne, les martinets utilisaient les gros arbres morts et creux comme site de nidification. Malheureusement, le nombre de ces arbres morts, qu’on appelle des chicots, a drastiquement chuté avec le déboisement des forêts. Peu à peu, les martinets se sont tournés vers les cheminées en maçonnerie pour nicher, d’où son nom de « ramoneur ».

De nos jours, le martinet niche surtout dans les milieux urbains à l’intérieur des cheminées en maçonnerie et, dans une moindre mesure, dans son habitat naturel à l’intérieur des gros arbres creux. Le martinet fait tenir son nid, constitué de petites brindilles, à la paroi interne de son abri grâce sa salive collante.

La perte d’habitat est une des principales causes du déclin des martinets. En effet, les cheminées de maçonnerie vieillissantes sont souvent détruites ou restaurées de façon inappropriée pour les besoins de l’oiseau. Par exemple, l’installation d’un pare-étincelles ou d’un chapeau pour éviter les infiltrations d’eau à l’intérieur des cheminées, les rendent inutilisables pour le martinet. Le ramonage des cheminées pendant la période de nidification est aussi néfaste ; elle peut mener à la destruction du nid ou à l’abandon du site de nidification par les oiseaux. En milieu naturel, les gros arbres, très prisés par la foresterie, continuent de disparaitre, ce qui réduit le nombre potentiel d’arbres morts de gros diamètres disponibles pour la nidification.

Plusieurs municipalités du territoire d’action de Corridor appalachien abritent le martinet ramoneur. Depuis 2009, des décomptes de martinets aux cheminées sont réalisés afin que des actions de conservation volontaire permettent la protection de son habitat. Des propriétaires de bâtiments dont les cheminées sont utilisées par les martinets sont contactés, afin de les sensibiliser à la présence de l’espèce, et d’obtenir leur engagement moral à conserver leur cheminée dans des conditions telles qu’elles puissent être utilisables par le martinet ramoneur.