La biodiversité dans les Appalaches québécoises

Un territoire unique et riche

L’importance des montagnes Vertes du Nord ne se limite pas à leur emplacement stratégique pour la connectivité écologique. Ses écosystèmes y sont aussi riches et diversifiés. 

Les forêts représentatives de la région sont communément dominées par l’érable à sucre ou rouge, lequel peut être accompagné du bouleau jaune, du tilleul d’Amérique, du frêne blanc, du cerisier tardif, du hêtre à grandes feuilles, de l’ostryer de Virginie, de l’orme d’Amérique, ou encore de la pruche du Canada. Le territoire d’action de Corridor appalachien renferme plusieurs écosystèmes forestiers exceptionnels, qualifiés ainsi en raison de leur rareté, de la quasi-absence de perturbations humaines ou naturelles y ayant eu lieu, favorisant la présence d’arbres très vieux (forêts anciennes), ou de l’abri confirmé qu’elles procurent à une ou plusieurs espèces menacées ou vulnérables.

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Un joyau reconnu mondialement

Un habitat pour plusieurs espèces menacées

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1 000 espèces végétales et 2 000 espèces animales

Les montagnes Vertes du Nord possèdent une impressionnante biodiversité, avec près de 1 000 espèces végétales et 2 000 espèces animales y ayant été inventoriées. 

La flore comprend plusieurs espèces représentatives de la province naturelle des Appalaches, comme le caulophylle faux-pigamon, la dennstaedtie à lobules ponctués, le lis du Canada, le trille ondulé, le trille rouge, le vérâtre vert et la viorne bois-d’orignal. 

Elle compte aussi 63 espèces en situation précaire, dont l’adiante du Canada, la matteuccie fougère-à-l’autruche d’Amérique, l’ail des bois, l’asaret du Canada, la dentaire à deux feuilles et le noyer cendré.

La faune, quant à elle, est composée de 50 espèces de poissons, 18 amphibiens, 11 reptiles, 302 oiseaux, 47 mammifères et plus de 1500 invertébrés. Toutes les espèces de chauves-souris du Québec s’y trouvent. Cependant, plusieurs de ces espèces sont en situation précaire. C’est le cas de 12 insectes, 2 mollusques, 5 poissons, 4 amphibiens, 5 reptiles, 25 oiseaux (soit 19 oiseaux qui nichent et 6 qui sont de passage lors de leur migration) et 10 mammifères. Pensons par exemple à la couleuvre à collier, à la grenouille des marais, au martinet ramoneur et à la petite chauve-souris brune. 

De toutes les espèces, celles qui ont besoin d’une grande superficie d’habitat sont particulièrement vulnérables aux perturbations. Les deux groupes en question sont les oiseaux de forêt d’intérieur (par exemple : le grand pic, la paruline du Canada, le moucherolle à côtés olive, la chouette rayée, le piranga écarlate et le troglodyte des forêts) et les mammifères à grand « domaine vital » (par exemple : l’ours noir, le lynx roux et l’orignal), car ils ont besoin d’utiliser beaucoup d’espace non fragmenté pour répondre à l’ensemble de leurs besoins.

Les montagnes Vertes du Nord offrent également de magnifiques paysages et contribuent à préserver la relation entre les citoyens et la nature.

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Des habitats diversifiés offrant autant de niches écologiques

Les écosystèmes aquatiques et humides possèdent aussi leurs merveilles. Par exemple, les rivières à méandres bordées d’aulnaies offrent un habitat propice à la tortue des bois. Les milieux humides – étangs, marais, marécages, tourbières – procurent de nombreux services écosystémiques, de la séquestration du carbone à la régulation du niveau de l’eau, en plus d’être des lieux riches en biodiversité. 

Le territoire possède aussi plusieurs lacs, dont certains sont parcourus par le brochet maillé ou le méné d’herbe. Les milieux ouverts comme les friches représentent aussi des habitats importants, notamment pour le goglu des prés, la sturnelle des prés, le bourdon terricole et le monarque.

De plus, des grottes, des parois rocheuses, des affleurements rocheux, des cédrières, des ruisseaux à l’eau limpide et des marécages s’y observent, représentant autant d’habitats pour la faune et la flore, par exemple, les chauves-souris, le faucon pèlerin et des fougères rares. Cette topographie trace également le lit d’écoulement de ruisseaux montagneux à l’eau claire, froide et bien oxygénée, l’habitat idéal pour la salamandre pourpre, une espèce qu’on ne retrouve nulle part ailleurs au Canada.

La région est connue pour ses affleurements de serpentine, une roche peu fréquente à l’échelle mondiale. Cette roche est étroitement associée à la présence d’une flore particulière formée d’espèces rares ou en situation précaire, comme l’adiante des montagnes Vertes, et est donc d’un grand intérêt écologique.