Situation alarmante pour un insectivore en or : la chauve-souris

Au cours des dernières années, la population mondiale de chauves-souris a déclinée de manière alarmante. Plusieurs facteurs ont affecté les huit espèces de chauves-souris qu’il est possible de retrouver au Québec ; la perte d’habitats, l’utilisation de pesticides et le syndrome du museau blanc, une maladie exotique venue d’Europe qui a fait son apparition en 2006 en Amérique du Nord.

Dans les dernières années, des centaines de populations de chauves-souris cavernicoles ont été décimées par cette maladie. Cela pourrait amener un grand débalancement dans les chaînes alimentaires de nos écosystèmes, car les chauves-souris participent à la régulation des populations d’insectes et notamment au contrôle de plusieurs insectes nuisibles à l’agriculture.

Il est donc important de mener des inventaires sur ces petits mammifères ailés pour mieux favoriser leur protection et leur rétablissement.

Le projet initié en 2019 par Corridor appalachien vise notamment à inventorier huit hibernacles de chauves-souris présents sur son territoire d’action. Le but étant de mieux comprendre l’aire de répartition de nos espèces et de déterminer les menaces locales.

Les données recueillies sont partagées avec le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et permettent d’orienter des actions de conservation et d’aménagement de sites, de favoriser la protection éventuelle de l’habitat naturel des chauves-souris et de réduire les sources de mortalité.

À l’automne et au printemps, lorsque les chauves-souris entrent ou sortent de leurs habitats hivernaux, des inventaires fixes sont réalisés devant des hibernacles connus ou potentiels grâce à l’installation de détecteurs à chauves-souris. Les hibernacles peuvent être, entre autres,  des grottes, des mines, ou des éboulis. Aucune personne n’entre à l’intérieur des hibernacles afin de ne pas déranger les chauves-souris. Des signes de présence, comme des traces de guano, sont recherchées à l’entrée de ceux-ci. Les cris enregistrés sur les sites sont analysés à l’aide d’un logiciel afin de connaitre la diversité des différentes espèces présente sur chaque site.

Des recherches sur le reste du territoire seront réalisées pour trouver d’autres sites potentiels. Une invitation a d’ailleurs été lancée à la population locale afin d’identifier d’autres hibernacles potentiels sur le territoire. Un suivi à long terme de ces hibernacles est prévu afin de documenter l’évolution des populations de chauves-souris qui utilisent ces sites.

Photo: Denis Fournier